SUR PIERRE OE L'ESTOILE.                        43
lection que L'Estoile a faite des placards et gravures qui ont paru pendant la Ligue. Cette collection forme un volume grand in-folio. L'Estoile y a mis le titre suivant : « Les belles figures et drôleries de la Ligue, avec les pein-« tures, placards et affiches injurieuses et diffamatoires « contre la mémoire et honneur du feu Roy, que les « oysons de la Ligue appeloient Henry de Valois, impri-« mées, criées, preschées et vendues publiquement à « Paris, par tous les endroits et carrefours de laville, « l'an 1589; desquelles la garde (0 (qui autrement cc n'est bonne que pour le feu) tesmoigné à la postérité «c la méchanceté , vanité, folie et imposture de cette « ligue infernale, et de combien nous sommes obligés a à nostre bon Roy, qui nous a délivrés de la servitude cc et tyrannie de ce monstre. » La collection se compose de quarante-six pièces, dont quelques-unes sont fort curieuses.
En terminant cette notice, nous devons parler d'un manuscrit de la bibliothèque Sainte-Geneviève, qui est intitulé Mémoires pour servir h V histoire de France depuis 156a jusqu'en 1611, contenus dans les Jour­naux et Mémoires de M, de L'Estoile. U a appartenu à l'abbaye de Saint-Acheul, d'où il a passé ensuite dans celle de Sainte-Geneviève vers l'année 1753, par les soins du père de La Barre. Une note, qui est inscrite à la première page, annonce qu'il a été copié sur les ma­nuscrits de L'Estoile : ce n'est point une copie, mais un extrait fort abrégé. On y remarque , comme dans
(-) Il n'étoit pas sans danger de conserver ces pièces. Après la ré-dnctiôn de Paris, le lieutenant civil avoit ordonné qu'elles fussent toutes brûlées, et défendu sous les peines les plus sévères d'en gar­der aucune.